• Le Tao est vide ; si l'on en fait usage, il paraît inépuisable.

    Ô qu'il est profond ! Il semble le patriarche de tous les êtres.

    Il émousse sa subtilité, il se dégage de tous liens, il tempère sa splendeur, il s'assimile à la poussière.

    Ô qu'il est pur ! Il semble subsister éternellement.

    J'ignore de qui il est fils ; il semble avoir précédé le maître du ciel.


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  • En n'exaltant pas les sages, on empêche le peuple de se disputer.

    En ne prisant pas les biens d'une acquisition difficile, on empêche le peuple de se livrer au vol.

    En ne regardant point des objets propres à exciter des désirs, on empêche que le cœur du peuple ne se trouble. 1

    C'est pourquoi, lorsque le saint homme gouverne, il vide son cœur, il remplit son ventre (son intérieur), il affaiblit sa volonté, et il fortifie ses os.

    Il s'étudie constamment à rendre le peuple ignorant et exempt de désirs.

    Il fait en sorte que ceux qui ont du savoir n'osent pas agir.

    Il pratique le non-agir, et alors il n'y a rien qui ne soit bien gouverné.

     

    |1| Le cœur de l'homme est naturellement calme. Lorsqu'il se trouble et perd son état habituel, c'est qu'il est ému par la vue des choses propres à exciter ses désirs. C'est pourquoi, en ne regardant pas les choses propres à exciter les désirs, on empêche que le cœur ne se trouble.

    Dans les passages précédents, les mots « ne pas estimer », pouchang, « ne pas priser », pou-koueï, montrent que les mots « ne pas regarder », pou-kien, doivent se rapporter au roi.


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  • TAO TO KING : Châpitre 2

    Dans le monde, lorsque tous les hommes ont su apprécier la beauté (morale), alors la laideur (du vice) a paru. Lorsque tous les hommes ont su apprécier le bien, alors la mal a paru. C'est pourquoi l'être et le non-être naissent l'un de l'autre.
    Le difficile et le facile se produisent mutuellement.
    Le long et le court se donnent mutuellement leur forme.
    Le haut et le bas montrent mutuellement leur inégalité.
    Les tons et la voix s'accordent mutuellement.
    L'antériorité et la postériorité sont la conséquence l'une de l'autre.
    De là vient que le saint homme fait son occupation du non-agir.
    Il fait consister ses instructions dans le silence.
    Alors tous les êtres se mettent en mouvement, et il ne leur refuse rien.
    Il les produit et ne se les approprie pas.
    Il les perfectionne et ne compte pas sur eux.
    Ses mérites étant accomplis, il ne s'y attache pas.
    Il ne s'attache pas à ses mérites ; c'est pourquoi ils ne le quittent point.


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  • TAO TO KING : Châpitre 1

    La voie qui peut être exprimée par la parole n'est pas la Voie éternelle ; le nom qui peut être nommé n'est pas le Nom éternel.


    (L'être) sans nom est l'origine du ciel et de la terre ; avec un nom, il est la mère de toutes choses.


    C'est pourquoi, lorsqu'on est constamment exempt de passions, on voit son essence spirituelle ; lorsqu'on a constamment des passions, on le voit sous une forme bornée.


    Ces deux choses ont une même origine et reçoivent des noms différents. On les appelle toutes deux profondes. Elles sont profondes, doublement profondes. C'est la porte de toutes les choses spirituelles.

     


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  • Le Tao Tö King (chinois simplifié : 道德经 ; chinois traditionnel : 道德經 ; pinyin : Dàodéjīng) est un ouvrage classique chinois qui, selon la tradition, fut écrit autour de 600 av. J.-C. par Lao Tseu, le sage fondateur du taoïsme, dont l'existence historique est toutefois incertaine. De nombreux chercheurs modernes penchent pour une pluralité d’auteurs et de sources, une transmission tout d’abord orale et une édition progressive. Les plus anciens fragments connus, découverts à Guodian, remontent à 300 av. J.-C. environ ; les premières versions complètes très semblables au texte actuel, provenant de Mawangdui, datent de la première moitié du IIe siècle av. J.-C.


    Le Dao De Jing a été classé parmi les textes taoïstes par les érudits de la dynastie Han et faisait partie des écrits sacrés des Maîtres célestes, qui divinisaient Laozi. Pourtant, son lectorat n’était pas limité à un courant philosophique. Le fait que le premier à le mentionner et à le commenter soit le légiste Hanfei, et que les textes de Guodian semblent avoir été rassemblés par des confucéens en témoigne.


    Le Dao De Jing a eu une influence considérable en Extrême-Orient et en Occident à travers ses très nombreuses interprétations et traductions. En 1988, on en recensait 250 versions en langues étrangères. Il n'existe pas encore de conclusion définitive quant à sa signification réelle. Selon certains, ce serait un recueil d'aphorismes provenant de plusieurs auteurs ; on y trouve d'ailleurs des propositions contradictoires. D'autres au contraire y voient un texte cachant une cohérence profonde sous un style allusif et elliptique. En Chine, le texte a toujours été accompagné d'un commentaire. Par l'interprétation qu'ils suggèrent, ces commentaires ont contribué autant que le texte d'origine au sens de l'ouvrage et à sa place dans la philosophie et la religion.

     


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